John Pawson

John Pawson a commencé sa carrière dans le textile. Il a fini par concevoir la boutique de Calvin Klein sur la 5ème avenue de NYC. Entre temps, à la faveur d’un long séjour au Japon, il a rencontré le designer Shiro Kuramata. À son retour en Angleterre im a rejoint l’Architectural Association. Il a conçu l’intérieur du Design Museum de Londres ou encore la maison de l’écrivain Bruce Chatwin.

Pour lui, le minimalisme n’est évidemment pas une tocade inspirée par Carl André ou les valeurs esthétiques orientales.
L’abbaye cistercienne médiévale du  Thoronet est un parangon de minimalisme dont il s’est inspiré pour le monastère Novy Dvur en République tchèque.

John Pawson n’est pas minimaliste, il est ultra-minimaliste. Un ascète qui a refusé pendant 20 ans le confort d’un sofa au prétexte qu’il aurait corrompu les lignes parfaitement pures de son intérieur.
Encore a-t-il consenti à créer du mobilier et des items indispensables à la vie domestique. Comme des cuisines équipées pour Obumex mais aussi des objets du quotidien d’une beauté minimale exceptionnelle tels que ceux proposés par When Objects Works…

D’ailleurs, Pawson pense, comme William Morris, que tout objet dont la présence dans la maison n’a ni utilité, ni beauté n’a rien à y faire. Comme la marque belge de Béatrice Delafontaine n’édite que des objets utiles et beaux, conçus selon des modes de production artisanaux, rien ne s’opposait donc à ce qu’il applique à leur création le même processus qu’avec un bâtiment. Tout y est ramené à l’essentiel. “Masse, volume, surface, proportion, jonction, géométrie, répétition, lumière et rituel”.
Selon lui, le minimum absolu est la perfection qu’atteint un objet lorsqu’il n’est plus possible de l’améliorer par soustraction. Son architecture et ses aménagements intérieurs tablent sur pléthore d’angles droits et de lignes de fuite, des matériaux exceptionnels, chêne, pierre, béton et beaucoup de peinture blanche…

Malgré tout, il cultive un certain goût de l’accident.  Affectant la perfection des matériaux qu’il nomme “fissure étrange”. Elle intègre l’idée d’une modification émouvante de leur état comme une expression minimale du temps…

Lien vers : Son ouvrage