Artissima la Fiat turinoise
Cette escapade turinoise très inspirante s’est prolongée par une incursion au 24ème salon Artissima. Elle met le turbo dans la banlieue près de l’ancienne usine Fiat, sur l’actualité de l’art très contemporain. À travers la sélection de 206 Galeries en provenance de 32 pays, soit 2000 oeuvres de 700 artistes ! Un coup d’oeil rapide au pas de charge à ce qui est supposé être la quintessence de la création contemporaine… Mais si comme le dit un expert de la scène contemporaine JM Decrop, “Aller à une foire, c’est comme un voyage d’explorateur à la rencontre de continents inconnus”. Nous n’avons pas été convaincus d’y découvrir l’oeuf de Christophe Colomb !
Beaucoup de talents déjà consacrés… Une section importante qui est d’ailleurs intitulée “Back to the future” souhaite faire redécouvrir des pièces rares de pionniers de l’art contemporain.
Artissima embaume tous les grands noms d’un art contemporain inoxydable. Sol Le Witt, Christo, Claudio Parmiggiani ou Gilberto Zorio auquel le Castello consacre au même moment une rétrospective. La galerie Continua qui se duplique dans 4 pays représente elle aussi quelques unes de ces grandes signatures. On a retrouvé avec la même émotion esthétique qu’à Rivoli Giuseppe Penone, membre éminent de l’Arte Povera. Elle déployait sur une cimaise de la galerie Tucci Russo, “Edera”. Une oeuvre de 2007 en “peau de cèdre” qui témoigne de son travail empathique sur la nature.
Giuseppe Penone / Pier Paolo Calzolari / Claudio Parmiggiani
La galerie Fritelli a quant à elle consacré l’intégralité de son stand aux années 60. Célébrant le graphisme militant et les collages politiques avec des artistes italiens comme Ketty La Rocca, Lucia Marcucci, Tomaso Binga ou Luciano Ori.
Impossible de ne pas retrouver à Artissima les artistes en vogue. Comme Anthony Gormley qui présentait une sculpture de fer de 2005 à la Gallery Continua. Ou encore le contreversé Jan Fabre avec une petite installation scénographique très martiale datant de 1992 tout de même. Parmi la jeune garde, on peut s’arrêter sur la beauté déconstruite des oeuvres torturées de Nicola Samorì, présent avec La chute des géants à la Galerie Monitor de Rome. Un jeune artiste qui travaille les corps et les visages de l’art baroque ou de la renaissance. Dans un clair-obscur tragique en déchirant, en collant, en triturant avec un scalpel les portraits qu’il réalise à la manière des anciens. Ou le travail du dessin par le new-yorkais Karl Haendel soutenu par la galerie Sommer de Tel-Aviv et celui de l’américain Mark Dion chez Fabienne Leclerc de la galerie parisienne In Situ, un artiste qui a déjà exposé ses cabinets de curiosité au musée océanographique de Monaco et qui interroge les classifications scientifiques en usant apparemment de s mêmes codes de représentation.
Renseignement pratiques
Pour le catalogue complet, nous vous recommandons de visiter artissima.it